Romain CosteQuand ça veut pas, ça veut pas...

Samedi 7 mars, les Maohis de Pessac recevaient les Chiens Fous de Colomiers dans le cadre de la treizième journée du championnat de France N2 de roller-hockey. Une rencontre débutée avec quelques minutes de retard, suite à la volonté de l’ensemble des joueurs de l’équipe pessacaise d’assister à la cérémonie organisée par leurs amis handballeurs du SPUC, en hommage à Olivier Grand, leur entraineur tragiquement disparu quelques jours plus tôt...

L’émotion quelque peu retombée, les deux équipes sont là pour jouer. L'enjeu est de part et d'autre, on le savait avant d'entamer cette partie, chaque équipe veut vaincre, on le voit dès l'entame. Verdois et Veron sont vite sollicités et en moins de deux minutes de jeu ils comptabilisent chacun au minimum trois arrêts sur leur ligne. Coste et Lesur répondent aux tentatives des Gillardin, Pontin et Lambert mais les cerbères sont dans leur match et résistent tant que les équipes sont à égalité numérique.

La première faute se paie cash et elle pénalise les Maohis. Bien que neutralisant habilement l'offensive columérine, la moindre inattention est saisie par les visiteurs qui convertissent leur avantage peu avant le terme de leur jeu de puissance par Lambert, 0-1. Pour autant, Pessac produit de jeu, du beau, du bon et le but encaissé n'est nullement un coup d'arrêt. Mettant à nouveau la pression haut dans la zone offensive, Riffaud récupère une rondelle qu'il met sur Gboussou en position de soutien. Il arme, lance à la cage et propulse à ras du sol au slot un lancer que Lesur est habile à dévier dans le filet de Veron pris à contre-pied, 1-1 au tableau d'affichage en à peine cinq minutes de jeu.

On est parti sur des bases élevées pour ce qui est de l'intensité et c'est tout aussi élevé dans l'application technique et le jeu de passe. Dans la domination territoriale, Pessac marque son espace et limite les offensives columérines par une bonne pression sur le porteur de palet ou en l'emmenant près des bandes pour ainsi récupérer des munitions d'attaque. Côté columérin on sait patienter et se replacer pour contenir les vagues Maohis et si, défensivement, c'est moins précis on compte sur Veron pour stopper les rondelles qui déferlent sur sa cage.

Les Chiens Fous savent cependant tirer partie de la moindre faiblesse pointant son nez chez l'adversaire et, sur un tir excentré qui met Verdois sur le reculoir, prennent la tête. Ioualalen est tout heureux de voir atterir dans sa palette le rebond sur la bande du fond de la défense Maohis et n'a plus qu'à s'appliquer à cadrer dans une cage grande ouverte, 1-2.

Sébastien LesurPour autant aucune équipe n'a réellement le dessus sur son opposant du soir. Les temps forts se succèdent d'un côté et de l'autre et ce sont toujours les gardiens qui maintiennent les deux équipes aux coude à coude jusqu'à ce que Lambert trouve la solution : une remontée rapide aile droite, il efface Riffaud d'un jeu contre la bande avant de passer le milieu de terrain et de prendre un lancer puissant qui transperce Verdois pris de vitesse pour faire le break, 1-3. Un but en appelle un autre : temps fort Maohis, ça pousse sur la cage de Veron qui écarte les pucks comme il peut et déjoue une première fois Riffaud en maraude au près. Le rebond est favorable au pessacais qui temporise et feinte le gardien encore à moitié au sol pour le forcer à bouger avant de choisir l'angle ouvert sous la barre, 2-3 à l'entame des cinq dernières minutes de la période.

Sur leur lancée les Maohis sont intraitables mais jouent de malchance quand Coste dans un premier temps voit son lancer croisé frapper le poteau de Veron battu et Riffaud l'instant suivant faire de même. Entre temps Pontin est passé par là : un jeu placé des Columérins lui permet de réceptionner à la pointe de l'offensive des Chiens Fous et d'un slap chirugical d'accrocher la lucarne gauche de Verdois, 2-4 à la pause.

C'est maintennat Beguery au filet pour Pessac. Il est vite mis dans le bain et doit s'interposer à froid dans cette deuxième période qui semble bien démarrer pour son équipe qui vient d'hériter d'un jeu de puissance. Le premier shoot pris par Lesur est contré par Pradel qui file à la rencontre du portier pessacais et glisse la rondelle entre les jambières pour scorer le 2-5 en infériorité. La seconde tentative de Lesur est plus heureuse puisqu'elle trouve le but, 3-5 mais n'aura finalement pas été d'un bénéfice total Pessac accusant toujours deux unités de retard.

Une chose que ne semble pas connaître cette équipe des Maohis : le découragement. On citera pour exemple l'abnégation de Yoann Le Chapelain, Guillaume Cochet ou Romain Coste à harceler le but de Veron. Les autres membres du groupe ne sont pas exemptés de cette vertue mais il faut également reconnaitre que les Columérins sont solides, appliqués et dotés d'un collectif complet sur tous leurs blocs. Surtout il possède un excellent gardien qui sait anticper et lire le jeu adverse et qui, si cela ne suffit pas, sait s'attirer la bonne grâce de ses montants. Coste ne saura d'ailleurs pas cacher sa frustration à ce sujet en revenant sur le banc.

Deux buts d'écarts à dix minutes de la fin ne constituent en soi rien de dramatique dans ce jeu, on le sait. Encore faut il ne pas laisser l'occasion à l'adversaire de prendre facilement les devants tant  il est dur de trouver soi-même le moyen de faire sauter le verrou adverse. Malheureusement les Pessacais devront plaider coupables passé le quart d'heure de jeu : Pontin s'empare du palet en défensive, remonte la piste et s'engouffre dans un centre déserté sur le repli pessacais pour prendre un lancer facile mais appliqué et puissant trompant ainsi Beguery et envoyant les siens trois longueurs devant les Maohis, 3-6.

Les Chiens Fous possèdent une bonne avance dans ce match sans être totalement dominateurs mais en démontrant une grande adaptabilité au jeu pessacais. Le jeu de puisssance obtenu en suivant est prometteur, Ioualalen est sur le point de dévier le centre fort au second poteau de K. Blaye mais Beguery fait front. Gbossou dans un élan de générosité commet la faute et envoie son équipe en double infériorité. Coste et M. Rauscher neutralisent un temps le quatuor columérin mais Lambert trouve quand même (avec un bonne dose de réussite) la faille pour servir Gillardin poteau opposé, 3-7.

Mathieu BegueryLa messe semble dite mais cela n'empêche en rien les Maohis de livrer un dernier baroud d'honneur. Yoann le Chapelain en tête, la tribu Maohis prend d'assaut le but de Veron qui repousse une fois, Ardouin  renverse sur Coste qui transperce le portier et...trouve la transversale, Ardouin est au rebond et...Veron stoppe. Vague suivante, Riffaud se joint à la mêlée sans plus de succès. Même constat pour Cochet, n'en jetez plus la coupe est pleine...

Les dernieres secondes défilent avec des Columérins toujours aussi sereins et confiants dans leur succès. Une dernière mise en jeu en offensive leur permet même d'inscrire un dernier but : le palet est gagné laborieusement et file à coup de palettes vers la cage de Beguery, tout le monde travaille pour s'approprier le disque en poussant d'un côté, en grattant de l'autre. Mais la détermination est plus forte à Colomiers en cette fin de match face à des Pessacais usés pour pousser la rondelle dans le but par Ioualalen, 3-8, score final. 

Le score est lourd et ne reflète pas un match à sens unique que l'on ne refera pas mais si la réussite avait été au rendez-vous aux moments clés de cette rencontre on pourrait inverser les récipiendaires des trois points de la victoire du soir et il n'y aurait pas à crier au scandale non plus. Colomiers a su gérer l'entame déterminée de Maohis volontaires et négocier d'une façon réaliste toute ses opportunités pour se mettre dans les meilleurs dispositions jusqu'au terme de la rencontre.

Côté Pessacais tout n'est pas fini non plus car les Orques s'étant inclinés 2-8 face à Anglet dimanche après-midi tous les espoirs restent permis. Les chances sont minces mais elles existent et les Maohis sont déterminés à tout donner jusqu'au bout car comme disait Jacques Coeur : "A coeur vaillant rien d'impossible". L'illustration de cette envie est toute trouvée dans le match livré face aux Chiens Fous car bien que le succès ne soit pas au rendez-vous, la prestation de la bande à Riffaud est nettement plus aboutie que lors de la dernière victoire face aux Hocklines de Toulouse. 

La suite dès le 14 mars pour le match en retard opposant Pessac à Anglet et l'obligation de s'imposer pour les Maohis.

 

A Pessac, Colomiers bat Pessac 8-3 (4-2 ; 4-1)

Arbitres : M. Delpeyrou et Plazené

Spectateurs : 103

Buts pour Pessac : 4’24 Lesur (Gbossou), 18’54 Riffaud, 28’01 Lesur (Y. Le Chapelain)

Buts pour Colomiers : 4’16 Lambert, 10’01 Ioualalen (Glorennec), 17’30 Lambert (Peres), 22’46 Pontin (Gillardin), 27’09 Pradel, 40’05 Pontin, 42’53 Gillardin (Lambert), 49’37 Ioualalen

Pénalités : 10’ contre Pessac,  8’ contre Colomiers

Gardiens de but en jeu : Verdois puis Beguery (25’) pour Pessac, Veron pour Colomiers

 


P. Villey (Crédits photos : Focale 8, photographe officiel du SPUC Roller)

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