Solidarité des MaohisIl y a des soirs comme ça...

Il y a des soirs comme ça où l'on sait pertinemment que cela va être dur et ce fût effectivement très dur pour les Maohis dans ce déplacement à Anglet qui faisait office de match d'ouverture de la saison 2015-2016. La note est corsée (13-0) car elle ne reflète pas l'engagement mis par chaque joueur pour défendre les couleurs pessacaises, mais la prestation d'ensemble face au poids lourd angloy laisse quand même place à de l'optimisme pour les rencontres à venir si elles sont attaquées avec le même investissement personnel de chaque élément du groupe. Retour sur ce qui peut ressembler à une correction par la forme mais qui en réalité reste une bonne prestation des Maohis dans le fond.

 

Trois minutes. C'est le temps qu'il aura fallu à l'Artzak pur trouver le chemin du filet. C'est rapide certes, mais c'est à l'image du hockey proposé par les locaux qui n'entendent pas perdre de temps pour mettre la main sur le match. Melvin Gagnant a droit à un baptême du feu en règle et s'il repousse bien les premières tentatives de Forestier et Jimy Ten Braak, il ne pourra que concéder le premier filet à ce dernier qui prend le rebond du lancer de Florian Toulouse (1-0). Cantonné en défense compacte les Maohis tentent de répondre instantanément par D. Riffaud mais c'est sur la remontée de palet suivante que Husak double la mise pour Anglet (2-0).

Odré Rauscher en défenseDans un registre hyper défensif, les Maohis n'omettent pas de jouer les coups à fond et il s'en faut de peu que Cochet ne réduise la marque sur une réception d'un centre de D. Riffaud depuis son aile droite. Semblant prendre la mesure de ce qui l'attend, la troupe menée par Luquet rentre dans le tempo du match et fait déjouer un temps le système angloy qui s'adapte au style proposé par leur adversaire du soir. Très adaptables et opportunistes les locaux sont à l'affût de la moindre faille et les solutions proposées devant la cage se multiplient pour finalement faire sauter le cadenas que les Pessacais avaient réussi à installer devant leur but (3-0 par Husak). En huit minutes, les Maohis comptent déjà 3 unités de retard mais cela aurait pu être beaucoup plus lourd si Gagnant n'était pas aussi efficace sur sa ligne déjouant tout autant les lancers lointains que les tentatives rapprochées des Artzak. Le jeune portier est constamment en veille et consomme beaucoup d'énergie à l'image de ses partenaires. Luquet appelle d'ailleurs son temps morts à mi-période et le temps parait court pour souffler tant ça joue vite.

La minute suivant la reprise voit Ruel compter le quatrième but pour des angloys qui devront ensuite patienter et tenter d'user encore plus la véritable muraille que constitue le bloc pessacais. Les Maohis s'en tiennent à une stratégie plutôt efficace en envoyant systématiquement les tentatives d'infiltrations adverses sur les côtés de l'attaque qui leur permet même de bonnes récupérations pour jouer les contres et tenter de solliciter un Antony Laborde plutôt tranquille jusqu'ici. Un jeu de puissance à venir va donner un peu d'air à Pessac. Le lancement est dur car relativement privé du contrôle de la rondelle, les automatismes ne viennent pas de suite mais cette séquence permet à D. Riffaud de prendre sa chance et de...trouver le poteau droit de la cage adverse.

Doryan Riffaud trouve le poteau (encore !)Revenus à égalité numérique et après avoir longuement discuté de la stratégie à adopter sur leur banc, les avants basques repartent à l'assaut du but pessacais. Gagnant est toujours aussi sollicité et déjoue bien les quelques incursions angloyes au coeur de sa défense tandis que les Riffaud (Joris), Carresse ou Cochet tentent de rentabiliser chaque palet gratté par le bloc de défense. Les Angloys maîtrisent parfaitement leur jeu et tous ses aspects. Le contre jusqu'ici réservé aux Maohis est exploité par Chazalon qui file battre Gagnant avant la pause (5-0) tandis que J. Riffaud et Cochet voient le 2 vs 1 qu'ils disputaient face à Aragon se solder par un arrêt de Laborde. La mi-temps est la bienvenue pour faire souffler les organismes déjà très marqués côté pessacais et laisse présager d'un second round qui se jouera au mental.

Côté Artzak, Peret succède à Laborde devant le filet. Côté pessacais Gagnant s'y recolle et très vite. Anglet sait que tout passe par l'intensité s'ils veulent encore accroître leur avance. Le pressing est haut et agressif mais ne permet pas de démarrer avec la possession du palet comme en première période. Ils marqueront tout de même après 4 minutes par Toulouse suite à une relance mal négociée de la défense pessacaise qui s'était pourtant mise dans de bonnes dispositions et pouvaient proposer un jeu plus construit. Une pénalité généreuse envoie le premier bloc de power play angloy sur la piste que la défense très mobile met en défaut et ce sera par Ten Braak sur le second bloc que la punition sera levée avec une réception au second poteau, 7-0. A peine le temps de s'en remettre que Leguehennec ajoute une unité (8-0). La mauvaise passe se confirme, D. Riffaud doit s'interrompre un moment après avoir reçu sur l'avant bras un palet qu'il a bloqué.

Melvin GagnantLa fatigue faisant son office Gbossou joue son rôle de capitaine en remobilisant ses troupes et montre l'exemple en jetant ses dernières forces dans le jeu pour porter le danger en territoire adverse. L'exercice est un supplice pour tous les organismes et Melvin Gagnant n'est pas épargné non plus puisqu'il mettra du temps à se relever d'une séquence qui le voit mettre en échec successivement 3 angloys. Touché à l'arrière de la cuisse droite le portier sert les dents derrière son masque et fait son maximum pour tenir son rang. Même si le score enfle le groupe pessacais ne se disloque pas et joue jusqu'au bout. Les Maohis porteront le danger en camp adverse, solliciteront Peret à plusieurs reprises et trouveront même une transversale (sortante bien évidemment) par D. Riffaud. Rien n'y fera et c'est un des points de frustration, repartir de la salle de la Pignada sans avoir pu scorer une fois.

Le score final est sans appel (13-0) mais reste complètement anecdotique car peu d'équipe prendront les points dans l'antre des Artzak sur ce qui a été démontré ce soir par les joueurs de Stan Husak. Certes la différence de but est imposante mais là n'est pas la question sur cette partie.

 

Au final, et hormis la défaite cinglante au panneau d'affichage, il n'y a rien eu de mauvais ce soir dans le jeu proposé par les joueurs de Cédric Luquet. Le plan de jeu a été tenu et la différence tient dans la qualité des joueurs d'Anglet. On ne saurait reprocher aux Maohis un manque de combativité, d'implication et de solidarité (tout au plus quelques imprécisions de placement) et si cela avait été le cas, la facture aurait été plus salée encore. Les jeunes ont fait le boulot aux côtés des anciens et même si cela n'a pas suffit, chapeau ! Tenir à deux blocs et un gardien contre les Artzak reste une épreuve en soi car l'objectif est clair pour les basques : ne rien laisser aux autres.

Il y a des soirs comme ça où l'on sait pertinemment que cela va être dur et ce fût effectivement très dur pour les Maohis dans ce déplacement à Anglet mais la bonne nouvelle c'est que c'est dans le dur que se révèlent les groupes, et un groupe, on en a sûrement vu naître un ce samedi soir.

 

Nouveauté de la saison, retrouvez les réactions des acteurs de la rencontre :

Nicolas Ruel - Capitaine d'Anglet

Cédric Luquet - Coach de Pessac

Guillaume Gbossou - Capitaine de Pessac

 


P. Villey (Crédits photos : Focale 8, photographe officiel du SPUC Roller)

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