Ne plus être dans la réaction

C'est la première leçon que tireront les Maohis de la rencontre qui les opposaient aux Toulousains. A force de penser que la saison sera dure, il semble se cristalliser dans l'esprit des joueurs l'idée qu'ils ne peuvent pas mener le jeu. A leurs dépens ils viennent de se rendre compte que ce n'est qu'une idée et qu'il ne tiendra qu'à eux de balayer cette pensée en osant prendre en main et assumer leur jeu qui continue de surprendre leurs adversaires. Le potentiel est là, il fallait malheureusement que se déroule le scénario de ce samedi soir pour s'en rendre compte.

Samedi 17 octobre, salle Roger Vincent 2 à Pessac. Le palet est jeté et les Maohis entament leur première partie à domicile face aux Hocklines de Toulouse qui sont immédiatement à l'initiative du jeu. Le système est simple côté toulousain : on fait tourner le palet, on cherche une ligne de tir et surtout on s'arrange pour avoir quelqu'un devant l'enclave des Maohis pour éventuellement dévier dans le but.  Malgré les bonnes tentatives successives de Balmot, Labrousse et Savonnet, Melvin Gagnant tient le filet pessacais sans concéder le but. Une fois l'alerte passée les Pessacais développent leur jeu et mettent à leur tour la pression sur la cage de Hamieaux. Le bon travail des attaquants en premier rideau défensif permet de récupérer les palets d'attaque et il s'en faut de peu que Cochet n'ouvre la marque faisant siffler la transversale toulousaine. Malgré tout, la relance des haut garonnais parvient à briser ce premier rideau et Villemejane depuis son aile gauche, après avoir lancé à la cage, vient conclure au près en reprenant le rebond concédé par Gagnant, 0-1 (10').

Le temps fort était pessacais, le but est toulousain, le contrecoup peut se faire sentir d'autant qu'une première pénalité est appelée contre Pessac l'instant d'après. La tactique des Hocklines n'a pas changé d'un pouce : Labrousse est au slot, la préparation assurée par Villemejane qui après avoir trouvé coup sur coup les montants droit et gauche de Gagnant sert Labrousse qui n'a plus qu'à présenter la palette en opposition pour scorer au deuxième poteau, 0-2 (12').

Les Maohis sont menés mais maintiennent leur pression à mi-terrain. Pratiquant un jeu plus intense et plus dense qu'en début de partie, ils obtiennent bien plus de chances et il faut un très bon Hamieaux pour mettre en échec les assauts de Joris Riffaud, Yoann le Chapelain ou Guillaume Cochet, il volera D. Riffaud d'une mitaine rapide après un rebond de la rondelle sur son poteau gauche et permet aux Hocklines de garder son break d'avance à l'entame des dix dernières minutes. Deux buts et bientôt trois d'avance. La vague Maohis est stoppée net par une pénalité appelée contre l'équipe et subit une nouvelle fois un revers dans les duels dans la zone rapprochée du but : Jaubert prend un gros lancer excentré, Villemejane qui est à la récupération plein axe délivre son tir et marque, 0-3 (19').

Les Toulousains sont adroits sur leurs jeux de puissance et comptent deux réalisations sur deux tentatives. Pour Pessac la première supériorité s'annonce (enfin aurait-on envie de dire) et c'est Delançois qui fait briller Hamieaux. L'ailier Maohis aura tâté toutes les surfaces permettant au gardien des Hocklines d'écarter les pucks, des jambières au bouclier, sans trouver la faille. Les Toulousains plient mais ne cèdent pas, écartent le jeu pour tenter d'enrayer les jeux rapides et rapprochés adverses. La nervosité pointe sur le banc pessacais mais coach Luquet y met un terme rapidement en recentrant ses joueurs. Effet immédiat : Une relance de D. Riffaud trouve Cochet qui a démarré aile droite et réceptionne pour éliminer son vis-à-vis, piquer à la cage et débloquer le compteur en marquant au dessus de l'épaule gauche de Hamieaux juste avant la mi-temps, 1-3 (24').

La coupure a permis à l'escouade Maohis de régler quelques détails cependant elle est cueillie à froid dès la reprise. L'engagement est pris par Toulouse, Labrousse mène le jeu en offensive à gauche pour lancer dans le trafic devant Gagnant et où Gournay tire son épingle du jeu, 1-4 (26'). Comme en première période les premiers instants de jeu sont à l'initiative des visiteurs qui contrôlent la partie et relèguent les Pessacais à un travail de récupération qui tire sur les organismes. Et petit à petit les efforts commencent à produire les effets bénéfiques escomptés : Pessac commence à contrôler la rondelle, sa circulation et donc le jeu sur la piste. Il faudra quand même un Melvin Gagnant décisif dans ses duels sur des relances offrant des opportunités éparses aux Toulousains mais dans l'ensemble le momentum est aux locaux.

D. Riffaud et Cochet montrent la route. Un jeu de puissance s'annonce mais la détermination seule (à l'image de Joris Riffaud qui livrera un duel physique sans réserve devant la cage) ne suffit pas à prendre en défaut un Hamieaux bien en place. Le hapelain et Delançois secouent la défense des Hocklines. Ils subissent, résistent et tentent de distiller quelques piques mais restent prudents tant la pression Maohis se fait sentir. Les dix dernières minutes s'entament et la récompense arrive enfin. Une récupération devant sa cage de D. Riffaud avec une transmission rapide pour Cochet à l'aile gauche. De là il repique, résiste au retour du défenseur et trompe Hamieaux entre les jambes, 2-4 (42'). Après un temps mort pessacais la pression ne retombe pas. B. harasse la défense constamment depuis le début de la rencontre, sur un changement volant il se voit récompensé de ses efforts en permettant à D. Riffaud une récupération à mi terrain, un échange de passe avec Cochet qui met tout le monde hors position y compris Hamieaux qui arrive trop tard pour stopper complètement un palet poteau opposé repris par le défenseur Maohis, 3-4 (43').

La partie est en train de tourner et une supériorité pour Pessac vient confirmer la tendance. Malheureusement l'avantage numérique est vite annulé sur un cinglage qui ramène les alignements à jouer 3 vs 3 et où les Maohis perdent Le Chapelain venu s'interposer sur un lancer puissant qui touche la cheville droite de l'attaquant de poche, jusqu'ici très précieux sur les phases de défense et de relance. Malgré tout la pendule tourne, Cédric Luquet ajuste les rotations pour préparer au mieux le moment où il sortira son gardien pour un joueur de champ supplémentaire sur la piste. Cela se produit à cinquante secondes de la fin, le palet est en offensive mais une transmission interrompue par Gournay lui permet depuis sa zone d'envoyer le palet en cage vide et d'enterrer tout espoir pessacais d'arracher à minima une prolongation, 3-5 (45').

Les têtes sont basses dans le vestiaire car les joueurs ont compris qu'il y avait une autre issue possible à cette partie mais très vite les échanges constructifs, positifs se multiplient et rendent l'avenir moins sombre. Cette équipe continue d'apprendre et de se découvrir. Certes cela ne peut pas prendre la saison entière mais les membres de ce groupe avancent vite et surtout ensemble pour déjà se projeter sur la prochaine rencontre qui les verra se déplacer à La Rochelle. La saison sera longue et elle ne fait que commencer, ce sera une aventure sportive mais aussi une aventure humaine qui se jouera chez les Maohis cette saison.

Retrouvez les réactions des acteurs de la rencontre

Thibaut Villemejane - Joueur de Toulouse

Melvin Gagnant - Gardien de Pessac

P. Villey (Crédits photos : Focale 8, photographe officiel du SPUC Roller)