Les Pré-Maohis à La TesteOpération "Winnie"

Après une excellente prestation à Périgueux le 9 février, les Maohis continuent leur chemin dans la division Pré-Nationale d’Aquitaine ce dimanche 16 février à La Teste ou le club des Corsaires accueille aussi :

  • L’Artzak d’Anglet
  • Les Grizzlys de Brive
  • Les Aloses de l’ASPTT de Bordeaux

 

Pour les Pessacais la tâche du jour est encore un vrai défi. L’effectif est un poil plus profond que la dernière fois et c’est tant mieux pour coach Rauscher et sa troupe car on attaque la journée par le gros morceau de la ligue, L’Artzak d’Anglet et finit par les Grizzlys de Brive. Pas vraiment deux Oursons mais le calendrier est ainsi fait qu’aujourd’hui on se glissera avec eux dans la peau de Guillaume Mona dans « Chasseur d’Ours » d’Alexandre Dumas.

Pour commencer, Anglet : Ils viennent de leur côte basque avec des statistiques qui forcent le respect. 6 matchs, 6 victoires, 84 buts pour, 8 contre et un différentiel de +76 donc. Faites le calcul, une moyenne de 14 buts inscrits à chaque match et tout au plus un concédé (seuls Aérockey et  La Teste ont passé ce cap avec respectivement 2 et 3 buts inscrits). Ceux-là pour les Schtroumpfer il va falloir encore trouver quelque chose et le coach Maohis excelle dans cet exercice : l’analyse et la motivation de ses troupes.

Loic Mottut

Les mots sont simples, tout autant que les consignes et une franche sérénité prend place sur le visage de nos joueurs. La crispation s’efface, Let’s Drop the Puck !!!

Et tout aurait pu partir en fumée au bout de vingt-sept secondes car c’est le temps qu’il faut aux « Ours Blancs » pour trouver le filet de Mottut (1-0). Faux départ pour les nôtres mais le premier bloc répond par « Miss Maohis », pleine d’inspiration et de volonté, Audrey Rauscher ramène la marque une minute après l’ouverture du score. De derrière la cage angloye elle tente un retour au poteau droit du gardien adverse et, déboutée de ce côté reprend le puck pour filer côté opposé désirant voir si la vue est aussi bouchée. L’horizon est plus dégagé et elle saisit l’opportunité de faire recoller les siens au tableau (1-1).

L’Artzak ne trouve pas d’arbre pour se faire les griffes et s’en prend logiquement à la cage de Mottut faute de mieux. Mais celui-ci n’entend pas se faire prendre pour une souche et tient sa ligne malgré des lancers qui pleuvent et concrétisent une certaine domination angloye dans le jeu. Dominer n’est pas jouer et Saint-Médard en a fait l’expérience la semaine précédente... De la même manière c’est la rigueur Maohis qui fait son point fort durant ces premières minutes. La discipline affichée dans l’engagement, dans le placement et dans l’effort leur donne l’occasion de créer du jeu et de prendre quelques occasions dangereuses à mesure que la partie avance. Tant et si bien que ce sont eux qui passent en tête à l’approche de la mi-période lorsque que Lescout envoie une « mine » qui manque la cage de peu, Capo-Gual (précieux ce dimanche dans le travail ingrat au fond d’offensive) récupère, prend l’information et sert « Le jeune » à l’enclave qui conclut au près (1-2). Avantage au score de courte durée. Les Angloys maintiennent leur pression et trouve le filet rapidement pour revenir à égalité. A vrai dire le but passerait presqu’inaperçu tant les démonstrations de joie se font (j’allais dire rare mais non) inexistantes côté basque (2-2).

Ça veut monter en intensité chez les Ours mais les Maohis répondent pleinement présents et chacun est entièrement impliqué et travaille pour le collectif qui va encore être récompensé des efforts de chacun. Dans cette partie rythmée, le break vient de Marc « La Force Tranquille » Lasfargues. Il conclut une suite de vagues pessacaises qui arrosent la cage angloye et sur la dernière desquelles Hazera d’un gros lancer met le portier adverse sur le reculoir. Lasfargues a bien suivi l’affaire, s’empare du puck au rebond, contrôle et réveille Gipsy l’araignée dans la lucarne droite d’un shoot plein d’assurance (2-3).

Jonathan Hazera

Un jeu de puissance à suivre n’apporte pas l’avance supplémentaire escomptée mais à la pause la sensation est faite et l’Artzak retourne au vestiaire moins serein qu’en arrivant et jetant quelques regards vers cette bande d’effrontés qui ose se dresser sur leur route. Si la fatigue se lit sur les visages, si l’excitation semble poindre, le coach joue son rôle. Rien n’est fait, tout est à venir. Il le sait, le dit et le fait comprendre à son groupe.

La suite lui donne en partie raison car comme si c’était possible Anglet monte le jeu encore d’un cran et égalise après trois minutes dans la seconde période (3-3). La capacité des Maohis à s’adapter très vite à ce que demande coach Rauscher qui lit bien les intentions du bloc adverse rétabli l’équilibre car Anglet cherche systématiquement de nouveaux moyens de remettre le score en leur faveur. C’est en ce sens que cette formation est dangereuse car on sent l’expérience et une bonne lecture des lignes, de l’adaptabilité et un volume technique permettant de varier le jeu sur plus de deux ou trois combinaisons. Leur abnégation paye enfin et les Ours passent en tête à mi-période. Mottut s’incline sur des rares rebonds qu’il laisse dans sa zone et à moins de cinq minutes de la fin Pessac est encore en vie dans un match où je suis prêt à parier qu’aucun n’aurait imaginé cela (4-3). Encore en vie car, malgré la fatigue qui apparait, les visages sont déterminés. Personne jusqu’ici n’a fait douter leur adversaire comme eux et comme disait Jeanne d’Arc lors de son procès : « J’aime quarante fois mieux ma bannière que mon épée ». La bannière Maohis est dardée, les crosses en action et le duo B. / Bernard lance l’assaut pour déchirer le premier rideau angloy avant de mettre les deux équipes à nouveau en équilibre à la marque (4-4).

Le temps morts est pris pour Pessac. Il reste deux minutes à jouer et un avantage numérique jusqu’à la fin. Les consignes sont claires mais une erreur de jugement toute bête vient poignarder les Maohis. A être joueur et vouloir scorer, les Pessacais se font contrer, le 2vs1 angloy parle et finit à la cage de Mottut qui a tout juste le temps de repérer un palet qui lui file doucement entre les jambières après avoir rebondi sur un patin de sa défense revenue dans un rush désespéré (4-5)…Et là pas besoin d’un dessin ou d’une métaphore pour comprendre ce qu’il se passe dans les têtes, la marque ne bougera plus et l’Artzak d’Anglet s’impose en bout de ligne d’un match haut en émotions.

12 guerriers pour un Ours n’ont pas suffit et le 13ème, le coach, saura vite désamorcer la déception naissante sur certain visages. La journée n’est pas finie. Un autre plantigrade approche attiré par les effluves du match précédent. Fort de 3 victoires consécutives le Grizzly briviste approche babines retroussées prêt à en découdre avec une tribu Maohis maintenant remontée à bloc(kx) (NDLR : Oui je sais j’ai des fois moi aussi des faiblesses en fin de match, désolé…)

Score Final : Anglet 5 – 4 Pessac

 

Dernière rencontre du plateau à La Teste, Pessac affronte Brive. L’enjeu du match entre les deux adversaires est le positionnement au classement général entre deux prétendants aux places que laisseront l’Artzak car soyons réalistes deux minutes il reste compliqué de leur contester la top place.

D’ailleurs (histoire de bien peaufiner le débriefing de leur dimanche ?) les premiers adversaires du jour des Maohis sont restés pour assister au match.

Aymerick Mallet

Démarrage tambour battant, pas de temps d’observation, les artilleurs brivistes répliquent aux francs-tireurs pessacais et laissent la part belle aux goalies. Bouyssou est à la cage et il est impeccable, son homologue fait aussi bien. Notre gardien est bien rentré dans son match comme lui avait demandé le coach et il permet aux siens de se concentrer sur l’offensive que chaque bloc mène avec un mélange d’intensité et de lucidité savamment dosé. Au bout de cinq minutes, première faiblesse briviste exploitée par Mallet. A l’aise dans la récupération défensive et la relance il efface son vis-à-vis et porte le danger en territoire adverse. Il profite d’une fausse piste initiée par Bernard qui lui libère le chemin de la cage vers laquelle il fonce pour prendre un lancer rapide du poignet et trouver la lucarne opposée. Certes, cela oblige Gipsy à reprendre les travaux de construction suite au passage de Lasfargues un peu avant mais au moins Pessac est devant (1-0).

Les Maohis maintiennent leur niveau de jeu. La pression offensive de Capo-Gual parle encore et pèse sur le jeu de relance des Grizzlys qui subissent, ils finissent par se mettre à la faute sans toutefois être punis à la marque sur leur infériorité numérique et voient Villey ne pas convertir un break peu la mi-période passée. Une meilleure possession et circulation de la rondelle pousse les corréziens dans leurs limites et, pour tenter de couper court au momentum Maohis, prennent un temps mort. Peine perdue…Coach Rauscher a compris le but de cette interruption lui aussi et motive encore plus ses troupes tout en canalisant les énergies débordantes de chacun. Le match précédent est oublié pas de doute et sur cette rencontre-ci l’équipe est encore au diapason de son entraîneur. La remise en jeu est gagnée par les Maohis et bien que renvoyés chez eux une première fois ils reviennent vite à la charge. Le premier quatuor étire la défense et trouve la faille pour libérer Bernard de tout marquage et le servir sur un plateau pour un one-timer parfait qui se loge au poteau gauche du cerbère briviste (0-2). La bête commence à plier sous la pression. Certains avoueront après coup que la mise en route du collectif pessacais à cet instant à fait perdre pied au plantigrade de Corrèze (Nan je ne fais pas de politique, ne voyez pas de sous-entendu là où il n’y en a pas !!) et laissé la conduite du match aux Maohis. A peine le temps de digérer le break encaissé, Brive est mis à trois longueurs par Villey bien lancé par son capitaine Herpin. « Le jeune » déborde met le défenseur dans le zig, part dans le zag et lance à la cage d’un shoot rapide qui porte le score à 3-0.

Ludovic Boyssou

Avec 5 minutes à jouer et un power-play à suivre, Pessac prend un temps mort et gère son match. La supériorité ne profite pas car vite remplacée par un 3 vs 3 puis une infériorité contre les Maohis, mais gérée de main de maitre par la défensive avec à noter un faible pressing adverse. Quoi qu’il en soit, rien ne met en péril l’issue d’une première période favorable aux co-équipiers de Bouyssou. Parfait dans son rôle depuis l’entame il mène les siens de fort belle manière en restant vigilant aux quelques bons lancers brivistes qui tentent de toucher la cible. Le fait d’avoir tenu la porte lors du premier match n’a pas entamé sa concentration et cela se voit. La marque en rentrant aux vestiaires sera tout de même de 4-0, grâce à un nouveau but de Bernard bien servi par Mallet qui aura été lui aussi l’artisan d’une période sans fausse note.

Une pause bien méritée et pendant laquelle est mis l’accent sur la récupération. Un match peut vite tourner et un excès de confiance serait pêché d’orgueil, un travers dans lequel Marian Rauscher ne veut pas voir son équipe tomber.

Le message semble bien reçu car si Brive tente de réagir, les Maohis savent profiter des brèches laissées dans la défensive corrézienne et toute tentative de rébellion voit une réaction immédiate et sans concession de Pessac. La révolte est vite étouffée dans l’œuf et le grizzly déjà bien entamé se voit saigné d’un cinquième coup de canif au tableau d’affichage (5-0) la période à peine reprise.

Non content de dominer à la marque, la supériorité pessacaise s’affiche dans tous les compartiments du jeu. Techniquement, collectivement et même physiquement où les ressources semblent encore en bonne jauge. Malgré tout, une percé sur l’aile droite permet à Brive de lancer et trouver la faille entre le poteau gauche de la cage et Bouyssou (5-1) laissant un temps croire aux blancs et rouges que malgré le peu de minutes restantes (moins de 10) un retour reste envisageable. Un power-play pourrait même conforter ce sentiment mais l’indiscipline briviste met les équipes en 3 vs 3. Et là…non ce n’est pas le drame…mais à égalité numérique ce sont, depuis le début, les Maohis qui ont le dessus. Celui qui se charge de marquer au fer rouge cet adage du match c’est Mallet, le défenseur est impitoyable et achève la bête pour le 6-1 et renvoie pour le coup sur le banc le gardien en jeu jusque là.

Gaetan "Le Jeune" VilleyLe nouveau gardien est vite sollicité. Et quoi de mieux pour démarrer qu’une bonne infériorité ? C’est pas faux, ça met dans le rythme mais au moins on apporte sa touche. Le style est très sobre mais nettement plus efficace que celui de son prédécesseur sur cette fin de partie. Il n’aura d’ailleurs pas à aller secouer ses filets pour récupérer un palet, ce qui reste toujours un bon point pour un poste pas facile à tenir quand on rentre en cours de match. Coupable de déconcentration, les Maohis proposent un jeu plus débridé qui ne passe pas inaperçu. Bouyssou voit un net regain d’activité et, lui qui était déjà bien sollicité, doit maintenant faire front jusqu’au bout de la période, devant compenser quelques relâchements coupables de ses lignes. Il sauvera un 2 vs 0 de justesse mais de manière très autoritaire et pourra compter sur sa barre transversale dans le moment le plus dur. Toutefois un nouveau duel l’opposant à deux brivistes le voit finalement s’incliner et concéder le 6-2, score restant synonyme tout de même d’une belle victoire des Maohis.

Score Final : Brive 2 – 6 Pessac

 

Nous avons joué à La Teste le premier acte d’une manche qui trouvera son épilogue le 9 mars à Pessac où ces trois équipes (Anglet, Brive et Pessac) se retrouveront pour les matchs retour. Si la performance de nos Maohis est à souligner, il conviendra de voir la réaction d’Anglet au second match. Nul doute qu’une telle péripétie leur aura servie de leçon et que la partie prochaine sera toute aussi acharnée. On comprendra fort logiquement la déception des nôtres au terme de cette journée. La sensation d’accrocher ne serait-ce qu’une griffe d’ours blanc à côté du dard des Bugs au tableau de chasse (même de prendre un point) était à portée de palettes et entame après coup les visages marqués par la fatigue. Finir sur une belle victoire avec la manière contre Brive aura néanmoins le mérite d’effacer ce souvenir pour laisser place à l’avenir comme le souligne Marian Rauscher dans son débriefing. Il reste de belles choses à faire avant la fin de la saison et ce groupe a les moyens de les accomplir. Le temps était ainsi venu de remercier les partisans venus donner de la voix pour eux, quelque réconfort dans une pâtisserie maison avalée de bons cœurs tout en refaisant les matchs a permis de faire retomber la pression et font qu’au final, au-delà de l’aspect comptable du classement, le grand vainqueur reste le collectif et la vie du groupe pessacais.

 

Retrouvez l'intégralité des résultats et le classement sur la page dédiée à la Pré-Nationale en cliquant ICI

 


P. Villey (Crédits Photos: Focale 8, photographe officiel du SPUC Roller)

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