Les Corsaires de La Teste encerclent le joueur des Maohis Jean DelançoisIl n'est plus le temps de réfléchir 

Le derby qui s'annonce face aux Corsaires de La Teste revêt un intérêt particulier pour chaque équipe ce samedi soir. Les Maohis se savent d'ores et déjà condamnés à disputer le premier plateau de maintien tandis que les Corsaires luttent encore pour les éviter dans un duel à distance avec Toulouse et La Rochelle. Ce n'est donc pas "pour du beurre" que chaque formation se présente sur la piste de Roger Vincent 2, l'objectif est toujours aussi clair : tout donner et gagner. 

Si durant les toutes premières minutes de jeu les Corsaires montrent leurs intentions de prendre le match à leur compte, les Maohis répondent à leur manière avec une équipe très bien en place et une rigueur collective dans le travail défensif exemplaire. C'est d'ailleurs cela qui les amènera à écarter les premières offensives des Testerins, les repousser et même les bloquer dans leur camp pour récupérer la rondelle et entrer en action pour ouvrir la marque par Delançois qui concrétise cette solidarité dans l'effort dès la troisième minute, 1-0.

Guillaume Cochet à la lutte avec le capitaine testerin

Pessac est au niveau à tous les postes, gardien de but compris puisque sur l'infériorité suivant l'ouverture du score, Mathieu Beguery tient en respect avec l'aide de sa défense l'un des tout meilleur jeu de puissance de la ligue pour maintenir les Maohis en tête au tableau d'affichage et leur permettre de repartir de l'avant. Et bien que ne concrétisant pas un avantage numérique dans la foulée, les Pessacais ne montrent aucune fébrilité et déroulent leur plan de jeu. Les quelques offensives Corsaires sont maîtrisées, les relances sont simples, précises et assurent une emprise du jeu et de la piste aux joueurs de Cédric Luquet. Seul manque un but pour asseoir un peu plus l'autorité des Maohis dans cette première période. Un second jeu de puissance se présente mais encore une fois la réussite fuit les Maohis, moins simples dans leur circulation de palet, moins précis et moins opportunistes ils sont même mis en difficulté par un trio défensif testerin mobile et agressif sur le palet qui aurait pu offrir l'égalisation à Dionisio avec plus de réussite.

Regonflés par cette résistance et remettant enfin la crosse sur le palet, les Testerins redynamisent leur jeu et tente d'entamer la défense pessacaise à coups de débordements qui finissent par provoquer la faute en défense. Le jeu de puissance testerin remonte en piste avec Rolin à la manoeuvre et si Beguery continue de faire front aux tentatives de Robin ou Gauffin il devra tout de même finalement plier sur un lancer de Huet, 1-1 (22').

Sur l'égalisation, les Corsaires appellent leur temps mort et se donnent un temps de repos avant de repartir à l'abordage pour tenter de basculer en tête avant la pause. Les Pessacais sont bien conscients de l'implication de cet arrêt de jeu et les deux blocs qui s'opposent se dépensent sans compter pour gagner ce droit de virer à la corde à la mi-temps. On en restera pourtant à un score de parité et même avec un avantage numérique à venir dès la reprise pour Pessac.

Thomas Rolin prend le dessus sur le Pessacais Marian Rauscher

Très vite placés en offensive pour le jeu de puissance, les Pessacais ont l'occasion de prendre l'avantage au score très vite dans la période mais malgré plusieurs combinaisons pour prendre la défense à revers, la supériorité n'apporte pas le but escompté. Chaque équipe est repartie sur la lancée de la fin de première période où le rythme élevé n'autorise que peu de faute de placement sous peine de voir l'adversaire prendre le moindre espace et lancer à la cage. Tout au moins pour les Testerins car côté pessacais, on constate une fréquence à prendre sa chance moins élevée qu'auparavant alors que les occasions de le faire s'y prêtent. L'implication collective dans chacune des équipes est très marquée et maintient un équilibre instable mais c'est sur des détails individuels que la partie se joue et aux deux tiers de la partie le match commence à basculer. Tributaires d'un avantage numérique les Corsaires assistent avec joie à la renaissance d'un powerplay (certes encore l'un des tout meilleur du championnat) très peu efficace depuis 4 matchs. C'est Robin qui valide la supériorité et propulse les siens en tête, 1-2 (33'). Pas de démobilisation dans les rangs Maohis : exemplaires jusqu'ici dans la solidarité ils font à nouveau front et repartent à l'assaut en poussant les Testerins dans leur camp et osant un peu plus à lancer au but. Ventrice le gardien Corsaire fait le boulot, pare ou écarte les palets dirigés sur son but mais ne peut rien sur celui que Cheveau lance plein d'opportunisme depuis la mi-terrain pour scorer et niveler la marque à 2-2 (38'). L'entrée dans les dix dernières minutes de jeu vient de se faire et la partie reste indécise. Le sort s'en mêle un peu et après une tentative de débordement sur l'aile droite bien contenu par la défense Maohis, Wante tente un centre en retrait tendu devant la cage à l'issue duquel le palet tape dans le bras gauche de Beguery qui sent mourir le palet dans sa cage...2-3 (41'). Vient s'ajouter l'instant suivant une infériorité pour Pessac qui concède le break par Robin, 2-4 (43'). Le match vient de prendre une autre dimension où la vitesse d'exécution a pris le pas sur tout autre élément du jeu et où toute erreur se paie cash. En découle une petite succession de pénalités alternées qui ne hachent pas le jeu mais le rendent encore plus vif : les Pessacais sont les premiers en action et Cochet voit son lancer excentré heurter le poteau de Ventrice qui avait déjà bloqué une frappe de Riffaud. C'est à trois contre deux qu'ils vont revenir lorsque Le Chapelain prend sa chance au loin, sa frappe trouve le filet et ramène Pessac à un but, 3-4 (47'). Revenus à trois contre trois les Testerins ne tardent pas à reprendre le large et dans la même minute c'est Rolin qui redonne deux longueurs d'avance à son équipe, 3-5 (47').

Mathieu Beguery, gardien de but des Maohis, la solitude de l'ultime rempart

Une ultime opportunité se présente pour Pessac avec un jeu de puissance que la détermination testerine mettra en échec à force de mobilité et de hargne à ne pas laisser un palet passer les lignes de défense. Ce seront même les Corsaires qui profiteront des espaces laissés libres par les Maohis pour tenter de revenir au score qui enfonceront le clou à deux secondes de la fin par Robin qui s'offre en même temps un triplé, 3-6 (50').

Encore des points laissés en route par Pessac et, s'ils n'ont plus vraiment d'importance d'un point de vue comptable pour le classement final, on pourra s'attacher à la manière dont ils ont été perdus. Malgré une excellente entame de match et une première période bien exécutée on a senti peu à peu des Maohis en peine de prise de risque durant la seconde partie de la rencontre. Chose regrettable car chaque fois qu'une occasion a été saisie elle s'est avérée payante et aurait pu offrir un succès aux Pessacais qui était sur un bon momentum. Le jeu de puissance aura eu son importance aussi, beaucoup plus habiles sur leurs phases offensives, les Testerins auront également été beaucoup plus féroces sur leurs temps d'infériorité qui a eu son importance en fin de match. Ce sera sûrement la leçon à retirer de cette partie car c'est sûrement celui qui a le plus donné de soi qui a gagné.

 

Retrouvez les réactions des acteurs de la rencontre

Emmanuel Lombardy - Joueur de La Teste


Doryan Riffaud - Joueur de Pessac

  

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 P. Villey (Crédits photos : Focale 8, photographe officiel du SPUC Roller, tous droits réservés)

 

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